samedi 12 mai 2012

En vrac

Aujourd'hui, c'était permission. Demain, cela sera permission aussi. Nous avions la possibilité de demander une permission de 48 heures consécutives, mais après une courte réflexion, nous avons retenu l'option deux fois 24 heures.  Cela permettait un confort plus appréciable pour tous avec un retour en structure le soir.
En tant qu'ancien ambulancier, j'ai quelques souvenirs de ce qu'impliquait la dite permission. Il y avait la notion d'heure de départ et d'heure de retour, les sacs, le fauteuil électrique dans certains cas, sans oublier le patient. Par moment, nous étions plus des déménageurs que des ambulanciers (essayez de faire rentrer un fauteuil électrique dans une ambulance en plus du brancard et du patient, vous verrez, c'est folklo). Enfin, pour nous, il y avait surtout le sacro saint bon de transport qui était important (sinon, le boss gueulait pendant des jours). Bon de transport, bon de marchandise...cela fait très bétail tout ça. On en oublierait presque que derrière le numéro de sécu il y a un être humain. Alors que si je dis prescription médicale de transport, ça en jette un peu plus, mais ça interpelle aussi dans les services lorsque l'on demande la prescription médicale de transport. Bref, je m'égares...
Donc aujourd'hui, c'était permission, sans prescription médicale de transport vu que le trajet était organisé en véhicule particulier. Je sais pas pourquoi, j'ai pas osé demander l'ambulance. J'avais comme un vague pressentiment sur la difficulté que ça allait soulever pour le médecin du service qui suit mon père. Et puis, pour le moral, c'est clair que le type de véhicule de transport a un rôle non négligeable. Certes, faire le trajet dans un (vieux) J5, mode minibus 9 places, c'est assez épique. Mais lorsqu'en plus on rajoute l'option porte perf et appareil électronique pour contrôler le débit, ça devient tout de suite plus marrant. Mais bon, passons, c'est une question d'habitude. Le trajet s'est bien déroulé. Celui du soir aussi, tout comme l'intermédiaire du matin aussi, alors qu'il n'était pas prévu.
Vu que la journée s'annonçait très belle, nous avons inconsciemment choisi de la pimenter avec une petite difficulté imprévue, à savoir les bulles d'air dans la tubulure. Oups, pas si bon que ça les bulles d'air dans la tubulure qui va dans la chambre qui va dans l'artère... Je sais, je vous vois sourire vous les médecins, mais moi, je ne suis ni médecin, ni infirmier, je suis un fils qui entend la pointe d'inquiétude de son père. Comment ça se purge ce truc ? Mais au fait, pourquoi il y a des bulles d'air ? Ah, ben oui, c'est normal en fait...cela provient probablement d'un défaut de fonctionnement de l'appareil qui sert à contrôler le débit, celui la même qui avait déjà ce problème de fonctionnement avant d'être envoyé en révision... Donc on se prévoit un petit aller retour à l'hôpital, mais après la pause cigarette s'il vous plaît.
Je résumes pour ceux que j'ai perdu en route : un appareil défectueux quelques jours auparavant (et dont mon père avait l'usage), une révision, un retour dans le service pour l'usage de mon père, et toujours le même défaut constaté. Y'a comme qui dirait un bug. Mais bon, pas grave, pas d'affolement, l'hôpital était à 10 minutes de la maison, et on pouvait très bien faire sans cet appareil. D'ailleurs, le reste de la journée s'est déroulé sans incident. Ciel bleu, soleil réchauffant nos carcasses, un peu de vent. Des petits enfants qui jouent, la famille est présente et entoure mon père. Personne n'avait envie de bouger, nous étions là, tranquillement installés, à discuter de tout et de rien, comme un samedi à la campagne en famille. Et plus aucune bulle d'air !
Mine de rien, ces petits moments font du bien.
J'ai pu retrouver ma famille qui est arrivée hier soir pour une durée indéterminée. Je peux me ressourcer auprès de ma compagne et de nos enfants, prendre soin de moi pour pouvoir mieux prendre soin des autres après.
Et demain, un nouveau jour se lève. Pour le moment, tout va presque bien...
Je fais quelques raccords avec de nouveaux éléments sur la maladie de ma mère que je n'avais pas en tête à l'époque (pas entendus, ou pas enregistrés). C'est évacué depuis un moment déjà, et je me dis que cette fois j'ai envie que l'information circule sans encombre, histoire que tout le monde sache où on va réellement.
L'avenir est plus que jamais incertain, mais aujourd'hui, je peux me ressourcer...un peu.

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