mardi 3 juillet 2012

La présence du dernier instant

De retour après quelques semaines d'absence... Une absence nécessaire pour recharger les accus et me connecter à ma famille, ma compagne, mes gosses...et celui à venir.

Le temps de venir à l'essentiel est malheureusement venu. Il a fallu une naissance et une rencontre pour que tout s'accélère très vite. C'était prévisible, mais ce n'est pas simple pour autant de prendre la réalité en pleine gueule. Une rencontre entre le padré et son nouveau petit fils, rencontre immortalisée par une chouette photo de Babeth.
Une première alerte a eu lieu quelques jours après la naissance me semble-t-il. Cela a été mis sur le compte d'un changement de traitement.
Puis une seconde alerte bien plus sérieuse le lendemain de la rencontre, avec à la clé un nouveau séjour aux urgences suivi d'une hospitalisation. Nouveau service, nouvelle équipe...loin du niveau de la précédente, c'est malheureux à dire.

Je recoupes les différentes infos glanées à droite à gauche et je comprend ce qu'il y a à comprendre.
La semaine s'annonce dure, stressante. Je vais être dans l'attente. Chaque instant compte, chaque regard échangé et partagé se grave dans les souvenirs. Peu de mots, juste être là, dans la présence de l'instant. Un geste, un touché vrai. Je restes centré sur moi et je vis ce que j'ai à vivre. Les autres font leur vie...et chacun est responsable de ses choix.

Je pourrais être une fois de plus en colère contre le monde médical, les incohérences, les choix absurdes.
En mode humour, ou pseudo humour, je pensais venir ici avec une hache pour faire un massacre "virtuellement" parlant tant la moutarde me montait au nez.
Mais voir la réalité telle qu'elle se présente à mes yeux aujourd'hui me fait changer mon fusil d'épaule. Il est temps de passer à autre chose, de ne plus être dans l'affrontement. Juste temps d'être présent, attentif, rassurant et de l'aider à partir.
Le padré est conscient, bien conscient, même si les pertes de mémoires sont de plus en plus flagrantes à mes yeux. Ce qui est dur, c'est l'inconnue du moment et de la façon dont il va partir. Serais-je là ou pas ? Aurais-je le temps d'arriver si c'est en pleine nuit ? Et surtout, comment va-t-il vivre ce départ ? Un coeur qui lâche sur un choc sceptique, c'est loin d'être sans douleur, surtout avec l'essoufflement et l'impression de ne pas pouvoir trouver son souffle.
Le palliatif (dans le sens cocktail de médicaments) a ses limites dans ce genre de situation. Il me semble qu'à ce niveau, c'est de présence dont il a besoin... La présence du dernier instant.

2 commentaires:

  1. Mes pensées vous accompagnent tous.
    En espérant que le moment soit le plus doux possible et qu'il vous laisse la chaleur de l'évidence et du soulagement plutôt que les brûlures du regret !
    Bon courage

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    1. Vivre l'instant pour qu'il n'y ait pas de place aux regrets.
      Merci pour tes mots.

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