mardi 29 avril 2014

Lorsque les fils du temps s'emmêlent...

3 avril 1999, dans une petite ville iséroise...
Je marche, accompagné de ma mère, bras dessus dessous, en début d'un cortège. En ce jour particulier, je vais à la mairie pour me marier.
En sortie de mairie, la traditionnelle haie d'honneur pour les nouveaux époux.
Ma mère est malade, pour ne pas dire mourante, et pourtant, elle est là... pour marier son fils.

Quelques mois plus tard, autre lieu, autre costume.
Une ville de la banlieue parisienne, dans une église. Beaucoup d'amis, de collègues de travail venus accompagner ma mère pour un autre voyage. Les yeux plein de larmes, je ne vois personne...
Le trajet pour aller au crématorium est un calvaire. Je ne suis pas forcément en état de conduire, et pourtant je le fais, me perdant et arrivant plus tard que prévu au lieu d'incinération. C'est gênant, et j'avais peur qu'ils commencent sans moi...

30 juillet 2012, chambre 423... un père qui s'en va, une sédation pour lui permettre de ne pas avoir conscience qu'il étouffe.
Quelques jours plus tard, direction le crématorium. Juste Babeth, baby Georges, le parrain de babeth et moi pour assister à la dernière cérémonie. Le reste de la famille est resté avec la veuve, à la maison.
Deux voitures distinctes pour le trajet... Je suis seul de mon côté et trouve le moyen de me "perdre" sur le retour. Un peu gênant...et beaucoup de colère en moi lorsque sur le trajet du retour j'apprends que la veuve fait sa victime qu'on a empêché d'assister à l'incinération.

Quelques années plus tard, cette nuit pour être plus précis. Un rêve...où tout se mélange ou presque.
Ma mère est vivante, malade, en train de mourir. Et pourtant, bras dessus dessous, en tête de "cortège", nous quittons l'appartement familiale pour l'accompagner au crématorium où elle y sera incinérée après une sédation. Je suis incapable de marcher tant l'émotion me prend, je titube.
A la sortie de l'immeuble, une "haie d'honneur" composée d'amis et de quelques collègues il me semble.
Nous nous installons dans mon véhicule et attendons le reste de la famille, que le convoi de véhicules se mette en place. Nous attendons, encore et encore...jusqu'à un appel téléphonique de Babeth qui me demande où nous sommes ! Ils sont déjà sur place, au crématorium... et mes deux garçons qui sont avec eux pleurent et crient. Moi, incapable de conduire au final, je suis avec ma mère, à attendre sur le parking de l'immeuble. Colère, haine de me retrouver seul en cet instant. Je ne vais pas me perdre, mais je vais être en "retard"...ça craint, une fois de plus, surtout qu'au moment de "démarrer", le véhicule prend des allures de lit qu'il faut pousser... C'est limite s'il n'y a pas des rames planquées quelque part.
Un lit funéraire, un long voyage qui s'annonce...et je suis là pour guider ce lit emportant ma mère je ne sais où. Une fois de plus, seul avec elle... comme l'instant où elle a cessé de respirer et que son âme a quitté son enveloppe charnelle.


lundi 28 avril 2014

L'histoire n'est qu'un éternel recommencement ?

Il me suffirait de regarder les divers conflits dans le monde, qu'ils soient d'ordre social, ethnique, politique et j'en passe (la liste est longue), pour pouvoir répondre par l'affirmative à la question posée dans le titre. Pourtant, j'ai envie de croire que nous pouvons briser certaines spirales à partir du moment où nous avons conscience de ce qui les compose.

En regardant de plus près mon histoire familiale, je fais le constat d'une étrange similitude avec le vécu d'El Padré.
Mon père est né en 1948, et il a perdu son père en 1972 (à quelques mois près je pense). Il avait 24 ans.
Je suis né en 1975...et j'ai perdu ma mère en 1999. J'avais 24 ans à peine.
Certains pourront y voir coïncidence...moi j'y vois constellations familiales, et ça m'interpelle vraiment dans la mesure où je n'ai pas envie de transmettre ce genre de vécu à mes propres enfants...
C'est comme s'il y avait un sac de noeuds à défaire dans mon histoire familiale.
J'ai des choses à comprendre dans le fonctionnement de mes aînés. Il y a des choses que je ne comprend pas, comme nous tenir à l'écart (moi et babeth) de l'histoire de la famille en ne nous informant pas du décès d'un grand oncle (et de son épouse quelques mois plus tard).
Autant j'ai envie d'éclaircir cela, autant j'ai envie de les envoyer paître (pour rester poli). Il y a eu de la colère, du chagrin... Je suis maintenant "simplement" déçu.
Au décès de ma mère, une certaine distance a été instauré avec le reste de la famille (du côté maternel). Il a fallu quasi 14 ans pour retrouver certaines personnes... mais cela reste fragile et un rien peut balayer ce lien, si ce n'est déjà fait.
Pour le décès de mon père, cela prend exactement le même chemin. Nouvelle distance...avec toute la famille du côté paternel.
Je veux bien croire que je doive réaliser un effort pour maintenir le contact... mais c'est à mon sens aux aînés d'être attentifs aux orphelins. J'ai bientôt 39 ans, je suis orphelin...marié et père de 4 enfants.
J'ai ce soucis d'être attentif aux autres, d'accompagner et d'aider les personnes qui me le demandent. Faut-il que j'accompagne mes oncles et tantes aussi ?

L'histoire n'est qu'un éternel recommencement... si on la laisse prendre de l'emprise sur nous.

vendredi 25 avril 2014

Et maintenant...

Quelle orientation donner à ce blog si intime maintenant qu'il est parti ?

Je pensais partager mon vécu avec le collectif que j'ai quitté il y a bientôt un an...et au final non, même si ça me ferait du bien d’exorciser cette histoire. J'ai juste envie de tourner la page et ne pas accorder à ces personnes plus d'importance qu'elles n'en ont réellement.

Alors quoi ? Ma vie de père de 4 enfants en Aveyron ? Mon job en construction d'Auteur-Photographe ? Ou peut être aborder ce pourquoi je pense être ici, dans cette vie, ce que ça implique...
L'écriture reste salvatrice pour moi...alors pourquoi ne pas poursuivre ces confessions intimes même si cela semble décousu. Et je crois que c'est dans l'intimité que je trouve le mieux mes mots et que j'arrive à retranscrire mes émotions.

La nouvelle orientation du blog risque d'être assez "ésotérique" pour le coup.

A suivre...