tag:blogger.com,1999:blog-34663482418261462622024-03-12T17:33:20.678-07:00Chronique d'un départ annoncéLe tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.comBlogger27125tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-57880484848870849902015-01-03T08:46:00.001-08:002015-01-03T08:46:10.444-08:00L'inconnue...qui fait mal.Colère, haine, incompréhension... Une envie d'exploser tant la situation est révoltante et surréaliste.<br />
<br />
Mais après réflexion, quel est le fond du problème ?<br />
Que Madame Pas d'bol soit décédée ? Non, c'était prévisible et dans l'ordre naturel des choses.<br />
Que j'ai appris son décès 3 mois et demie après qu'il soit survenu ? C'est surprenant, limite incompréhensible mais après tout, j'avais fais une croix sur cette personne en décidant de me couper d'elle.<br />
Qu'elle ait tout légué à sa voisine auxiliaire de vie ? Que l'argent ait été dilapidé ? C'est ainsi, et peu importe si il y a eu une forme d'escroquerie avec un abus de confiance ou de la manipulation. C'était la vie de Madame Pas d'bol.<br />
Que des objets ayant appartenu à mon père, de notre histoire familiale aient été vendu, donné, jeté à la benne ? Oui, c'est plutôt là que ça coince. En fait, ça coince au moment où après une violente dispute avec Madame Pas d'bol, Babeth et moi avons compris qu'elle allait se débarrasser de tout, et que si nous avions des choses à préserver, il fallait le faire maintenant, dans l'urgence, à l'arrache.<br />
Quelques heures à peine pour préserver ce qui était visible et flagrant.... Quelques heures à peine (une poignée) alors qu'il aurait fallu des journées pour faire le tri sereinement.<br />
L'après obsèques aurait du se faire autrement... mais il a fallu que Madame Pas d'bol commence à agir comme si nous n'existions pas, décidant du devenir de tel ou tel objet appartenant au Padré, sans tenir compte de notre avis.<br />
Alors ce fut violent, comme si les 3 mois de tensions accumulées nous avaient explosé en plein dans la tronche. Violence des mots, violence des actes, et un sentiment d'urgence pour quitter cette maison et préserver ce qui pouvait l'être de cette folie.<br />
Elle s'est probablement sentie dépossédée, volée.... d'ailleurs c'est ainsi qu'elle nous a présenté à sa voisine.<br />
Je n'ai pas eu l'impression d'avoir un autre choix possible ce jour là, et pour cela, je ne lui pardonnerai jamais.<br />
<br />Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-22587765366066322522015-01-01T07:16:00.002-08:002015-01-01T07:16:20.285-08:00WTF, la suite...<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0">Hem.... va peut falloir que la famille ouvre les yeux un jour ou l'autre et qu'elle arrête de nous prendre pour des enfants indignes, ingrats, ou irrespectueux. </span></span><br />
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0">Ceci pourrait être un message que je leur adresse... mais pas sûr que les membres de ma famille soient en mesure de le comprendre, et de l'accepter.</span></span><br />
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0"><br /></span></span>
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0">La situation avec la belle mère était déjà très compliquée pendant l'hospitalisation du padré.</span></span><br />
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0">Ses plaintes incessantes à l'encontre de notre père malade, c'est bon, on s'en serait volontiers passé. On le connaissait quand même suffisamment pour avoir été ses enfants. Elle a été littéralement absente dans sa relation avec lui quand il était à l'hosto. Je vais pas faire un résumé non plus des obsèques et de l'après obsèques car je risquerai de m'emporter une nouvelle fois tellement la question me brûle. </span></span><br />
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0">Ma belle mère a fait le choix de s'isoler dans l'alcool. C'est triste, mais c'est un fait. Elle s'est coupée socialement et familialement parlant de "Babeth" (et de moi) de part son comportement. Elle a fait ses choix, conscients ou non, et nous avons fais les nôtres, consciemment, afin de nous protéger nous et nos gosses. L'alcoolisme, on a assez donné pour savoir ce que c'est que de vivre au quotidien avec. 2 parents alcooliques, je pense que même si c'est dur à attendre, va falloir l'accepter. Babeth et moi l'avons déjà fait.</span></span><br />
<br />
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0">Quand à ce qui est de donner des nouvelles, j'ose dire qu'il est légitime de faire "peser" cela sur la génération d'au dessus, les frères et soeurs de nos parents. C'est à eux de prendre des nouvelles de leur neveu et de leur nièce, en évitant par exemple d'oublier de les informer des décès de membres de la famille (grand oncle et grande tante). </span></span><br />
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0">Pour rappel, en ce qui me concerne, j'ai perdu ma mère à l'âge de 24 ans (elle n'avait pas encore 49 ans) et mon père à l'âge de 37 ans (il venait d'avoir 64 ans). Cela fait tôt, tant pour eux qui sont partis que pour moi qui suis resté ! Alors c'est à qui de prendre des nouvelles dans ce contexte ???</span></span><br />
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0"><br /></span></span>
<span data-offset-key="f3ahu-0-0" data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0"><span data-reactid=".7g.1:4.0.$right.0.0.0.0.1.0.0.1.0.$f3ahu.0:$f3ahu-0-0.0">A croire qu'il est plus facile d'oublier qu'il y avait des enfants, certes adultes et parents aussi par la suite, mais enfants quand même.</span></span>Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-69680988999013041552014-12-31T12:03:00.002-08:002014-12-31T12:03:25.547-08:00What The Fuck !!!!!15 septembre 2014, une nouvelle date dans la saga familiale. Cette fois ci, elle concerne ma belle mère, la seconde (et dernière) épouse du padré.<br />
15 septembre 2014 (soit 15 ans et 2 jours après le décès de ma mère), alors qu'elle était âgée de 64 ans (le même âge que le padré quand il est décédé), ma belle mère a pris le même chemin que son époux, dans le même hôpital, après un séjour dans le même service.<br />
15 septembre 2014...et j'ai appris son décès hier, le 30 décembre.<br />
Elle est partie seule, probablement... C'est apparemment sa voisine qui a rédigé le faire part de décès, qui a peut être du s'occuper de l'après.<br />
Ma belle mère était la dernière dépositaire des ultimes "souvenirs" de la vie de mon père au travers de quelques objets, de photos et je ne sais quoi d'autre. Et tout ça est perdu maintenant.<br />
Je ne vais pas éprouver de remords ou de regrets sur le choix effectué de ne plus être en lien avec elle depuis deux ans. Elle avait choisit de s'isoler dans son alcoolisme, c'était son choix. <br />
Mais comment est-il possible que sa voisine ne nous ait pas prévenue alors qu'elle connaissait notre existence ??? Respect d'une dernière volonté ? Quelle connerie... et quel égoïsme.<br />
2014, l'année se termine de façon merdique... mais bon, je crois que c'est ancré dans l'histoire de notre famille, d'une façon ou d'une autre.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-35005088203680496342014-04-29T01:03:00.000-07:002014-04-29T05:32:47.155-07:00Lorsque les fils du temps s'emmêlent...3 avril 1999, dans une petite ville iséroise...<br />
Je marche, accompagné de ma mère, bras dessus dessous, en début d'un cortège. En ce jour particulier, je vais à la mairie pour me marier.<br />
En sortie de mairie, la traditionnelle haie d'honneur pour les nouveaux époux.<br />
Ma mère est malade, pour ne pas dire mourante, et pourtant, elle est là... pour marier son fils.<br />
<br />
Quelques mois plus tard, autre lieu, autre costume.<br />
Une ville de la banlieue parisienne, dans une église. Beaucoup d'amis, de collègues de travail venus accompagner ma mère pour un autre voyage. Les yeux plein de larmes, je ne vois personne...<br />
Le trajet pour aller au crématorium est un calvaire. Je ne suis pas forcément en état de conduire, et pourtant je le fais, me perdant et arrivant plus tard que prévu au lieu d'incinération. C'est gênant, et j'avais peur qu'ils commencent sans moi... <br />
<br />
30 juillet 2012, chambre 423... un père qui s'en va, une sédation pour lui permettre de ne pas avoir conscience qu'il étouffe.<br />
Quelques jours plus tard, direction le crématorium. Juste Babeth, baby Georges, le parrain de babeth et moi pour assister à la dernière cérémonie. Le reste de la famille est resté avec la veuve, à la maison.<br />
Deux voitures distinctes pour le trajet... Je suis seul de mon côté et trouve le moyen de me "perdre" sur le retour. Un peu gênant...et beaucoup de colère en moi lorsque sur le trajet du retour j'apprends que la veuve fait sa victime qu'on a empêché d'assister à l'incinération.<br />
<br />
Quelques années plus tard, cette nuit pour être plus précis. Un rêve...où tout se mélange ou presque.<br />
Ma mère est vivante, malade, en train de mourir. Et pourtant, bras dessus dessous, en tête de "cortège", nous quittons l'appartement familiale pour l'accompagner au crématorium où elle y sera incinérée après une sédation. Je suis incapable de marcher tant l'émotion me prend, je titube.<br />
A la sortie de l'immeuble, une "haie d'honneur" composée d'amis et de quelques collègues il me semble.<br />
Nous nous installons dans mon véhicule et attendons le reste de la famille, que le convoi de véhicules se mette en place. Nous attendons, encore et encore...jusqu'à un appel téléphonique de Babeth qui me demande où nous sommes ! Ils sont déjà sur place, au crématorium... et mes deux garçons qui sont avec eux pleurent et crient. Moi, incapable de conduire au final, je suis avec ma mère, à attendre sur le parking de l'immeuble. Colère, haine de me retrouver seul en cet instant. Je ne vais pas me perdre, mais je vais être en "retard"...ça craint, une fois de plus, surtout qu'au moment de "démarrer", le véhicule prend des allures de lit qu'il faut pousser... C'est limite s'il n'y a pas des rames planquées quelque part.<br />
Un lit funéraire, un long voyage qui s'annonce...et je suis là pour guider ce lit emportant ma mère je ne sais où. Une fois de plus, seul avec elle... comme l'instant où elle a cessé de respirer et que son âme a quitté son enveloppe charnelle. <br />
<br />
<br />Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-61794181972918490412014-04-28T06:18:00.000-07:002014-04-28T06:18:28.150-07:00L'histoire n'est qu'un éternel recommencement ?Il me suffirait de regarder les divers conflits dans le monde, qu'ils soient d'ordre social, ethnique, politique et j'en passe (la liste est longue), pour pouvoir répondre par l'affirmative à la question posée dans le titre. Pourtant, j'ai envie de croire que nous pouvons briser certaines spirales à partir du moment où nous avons conscience de ce qui les compose.<br />
<br />
En regardant de plus près mon histoire familiale, je fais le constat d'une étrange similitude avec le vécu d'El Padré.<br />
Mon père est né en 1948, et il a perdu son père en 1972 (à quelques mois près je pense). Il avait 24 ans.<br />
Je suis né en 1975...et j'ai perdu ma mère en 1999. J'avais 24 ans à peine.<br />
Certains pourront y voir coïncidence...moi j'y vois constellations familiales, et ça m'interpelle vraiment dans la mesure où je n'ai pas envie de transmettre ce genre de vécu à mes propres enfants...<br />
C'est comme s'il y avait un sac de noeuds à défaire dans mon histoire familiale.<br />
J'ai des choses à comprendre dans le fonctionnement de mes aînés. Il y a des choses que je ne comprend pas, comme nous tenir à l'écart (moi et babeth) de l'histoire de la famille en ne nous informant pas du décès d'un grand oncle (et de son épouse quelques mois plus tard).<br />
Autant j'ai envie d'éclaircir cela, autant j'ai envie de les envoyer paître (pour rester poli). Il y a eu de la colère, du chagrin... Je suis maintenant "simplement" déçu.<br />
Au décès de ma mère, une certaine distance a été instauré avec le reste de la famille (du côté maternel). Il a fallu quasi 14 ans pour retrouver certaines personnes... mais cela reste fragile et un rien peut balayer ce lien, si ce n'est déjà fait.<br />
Pour le décès de mon père, cela prend exactement le même chemin. Nouvelle distance...avec toute la famille du côté paternel.<br />
Je veux bien croire que je doive réaliser un effort pour maintenir le contact... mais c'est à mon sens aux aînés d'être attentifs aux orphelins. J'ai bientôt 39 ans, je suis orphelin...marié et père de 4 enfants.<br />
J'ai ce soucis d'être attentif aux autres, d'accompagner et d'aider les personnes qui me le demandent. Faut-il que j'accompagne mes oncles et tantes aussi ? <br />
<br />
L'histoire n'est qu'un éternel recommencement... si on la laisse prendre de l'emprise sur nous.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-24134194801617942772014-04-25T12:46:00.000-07:002014-04-25T12:46:18.895-07:00Et maintenant...Quelle orientation donner à ce blog si intime maintenant qu'il est parti ?<br />
<br />
Je pensais partager mon vécu avec le collectif que j'ai quitté il y a bientôt un an...et au final non, même si ça me ferait du bien d’exorciser cette histoire. J'ai juste envie de tourner la page et ne pas accorder à ces personnes plus d'importance qu'elles n'en ont réellement.<br />
<br />
Alors quoi ? Ma vie de père de 4 enfants en Aveyron ? Mon job en construction d'Auteur-Photographe ? Ou peut être aborder ce pourquoi je pense être ici, dans cette vie, ce que ça implique...<br />
L'écriture reste salvatrice pour moi...alors pourquoi ne pas poursuivre ces confessions intimes même si cela semble décousu. Et je crois que c'est dans l'intimité que je trouve le mieux mes mots et que j'arrive à retranscrire mes émotions.<br />
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La nouvelle orientation du blog risque d'être assez "ésotérique" pour le coup.<br />
<br />
A suivre...Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-28691704044434849552013-07-29T15:25:00.001-07:002013-07-29T15:25:22.327-07:00Parenthèse désenchantéeJuste un an, à quelques heures près....<br />
Il y a juste un an, je faisais nuit blanche à tes côtés.<br />
Il y a juste un an, je vivais mes dernières heures avec toi.<br />
Il y a juste un an, tu subissais les conséquences d'une opération trop longtemps retardée.<br />
Il y a juste un an, tout espoir était envolé.<br />
Il y a juste un an, j'appelais l'équipe de nuit car tu te remplissais les poumons avec cette fichue poche d'alimentation par sonde gastrique.<br />
Bref, il y a juste un an, je t'accompagnais comme promis.<br />
<br />
Et aujourd'hui, je me sens dépossédé du temps que je voudrais passer avec toi en pensée, ou près de toi à Vindrac car je dois gérer notre départ d'un putain de collectif avec de putains d'individus qui sont déconnectés des émotions humaines dans leur ensemble.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-85183793219738506852013-06-19T02:57:00.000-07:002013-06-19T02:57:11.951-07:00La vie est un éternel recommencement...Pour pouvoir avancer, marcher, courir, il faut accepter d'être en déséquilibre. C'est d'une évidence déconcertante. Mais cela sous entend qu'être en équilibre revient à stagner.<br />
A 38 ans, avec une compagne et 4 enfants, je me remet en marche après 3 années à avoir cherché l'équilibre dans un projet d'éco-hameau.<br />
C'est l'histoire d'un autre départ annoncé, différent du précédent, douloureux par certains aspects, et libérateur par d'autres.<br />
2 juin 2013, j'ai 38 ans, et j'acte mon choix de quitter le collectif auquel je me suis joins il y a quasi 3 ans.<br />
Pour en arriver là, il aura fallu des mois de galères, de tensions, de colères.<br />
Il aura fallu aussi une décision d'exclusion à notre encontre, ou du moins une demande du collectif pour que nous quittions les lieux, ce qui revient quasi au même.<br />
Il n'est pas évident de voir le positif, de prendre sa part de responsabilité dans un tel épisode sans chercher à tout mettre sur le dos des autres.<br />
Peut être que d'écrire cette partie de ma vie me permettra de voir certaines choses, d'en comprendre d'autres.<br />
Ce que je sais aujourd'hui, avec ce début de recul, c'est que c'était inévitable comme conclusion.<br />
Lorsque dans un groupe une personne commence a avoir un regard critique, qu'elle ose dire les choses qui ne vont pas en tirant le signal d'alarme, et qu'elle se met limite en marge du groupe, c'est que ça commence à sentir le sapin cramé. Le problème est que ces autres personnes ne sont pas forcément à même d'entendre le signal d'alarme, soit par choix de rester dans une zone confortable, soit par aveuglement total tellement elles ont le nez dedans. Du coup, la personne critique peut décider de rentrer dans le moule (incident clos), ou elle peut aussi décider de quitter le navire. Le troisième choix est de rester à bord, et de conserver ce rôle de vigie. C'est le choix que j'ai fait avec ma compagne, le choix de rester à bord et de tirer le signal d'alarme encore et encore jusqu'à épuisement. Ce choix "suicidaire" a été dicté par la croyance que nous avions dans les valeurs véhiculées théoriquement par ce projet.<br />
<br />
Mais pour comprendre tout cela, il convient de partir du commencement et de présenter les parties concernées.<br />
D'un côté, nous avons une famille dont le projet d'habitat groupé a commencé à mûrir 14 ans en arrière. Avec des pauses, des investigations, des discussions, la réflexion était là : vivre à plusieurs, c'est quand même plus fun et enrichissant que de vivre chacun chez soit.<br />
Durant 14 ans, nous avons grandi, appris tout un tas de truc plus ou moins utile. Nous avons enrichi notre réflexion à travers des lectures, à travers la mise en pratique de concepts pas forcément logique. Sur toutes ces pistes de réflexion, 4 nous semblaient incontournables. Peu importe l'ordre, cela donnait en substance ceci :<br />
- la communication non violente...ou comment être honnête tout en restant bienveillant, sans jugement...<br />
- la prise de décision avec le consentement de tous. Exit la notion de majorité. Chaque décision se prend avec l'aval de tous, ce qui permet de déjouer la logique mathématique et de dire que 1+1=3 grâce à "l'intelligence collective".<br />
- la place des enfants, et de façon plus large, de chaque individu dans la société, quelque soit son âge, son état de santé physique ou mentale. Chacun a sa juste place, et les interactions sont possibles entre tous, même pour "travailler".<br />
- la décroissance et le rapport à la société de consommation...tout en cultivant le bien être quand même.<br />
L'idée était de vivre à plusieurs, avec du trans-générationel, à la campagne de préférence, et de viser l'autonomie alimentaire et énergétique, sans pour autant entrer en autarcie et vivre dans une secte. Exercice somme toute périlleux et plus dur qu'il n'y parait.<br />
<br />
De l'autre côté, un collectif qui véhiculait justement ces idées là...du côté de la région Rhône-Alpes. Un collectif en cours de création, qui était à la recherche de nouvelles familles pour poursuivre l'aventure et sauter le pas afin de dépasser le cadre théorique.<br />
Ce collectif a bougé, avec des arrivées, et des départs. Il a aussi bougé en choisissant de migrer en haute Garonne.<br />
L'idée de base, en plus des valeurs véhiculées, était de constituer un éco hameau d'environ une vingtaine de foyers, où chacun conserverait son chez soit et ses finances, et avec aussi une mutualisation des espaces communes. Concrètement, des espaces de loisirs communs, une buanderie commune, des salles de détentes communes, et aussi des espaces professionnels mutualisables.<br />
Les outils de "travail" étaient la CNV (communication non violente) et la Sociocratie (prise de décision en cercle au zéro objection).<br />
<br />
Voilà, le résultat ne pouvait qu'être un mariage d'amour après s'être rencontrés.<br />
<br />
(la suite un peu plus tard)<br />
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Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-49122940107570972672013-05-27T23:00:00.002-07:002013-05-27T23:00:35.663-07:00Passeur d'âmesPetite expérience chamanique réalisée il y a peu là où je vis actuellement.<br />
Un des membres du collectif dans lequel je vis a fait venir un géobiologue pour faire une vérification d'implantation pour une construction à venir... Après quelques repérages, et quelques discussions, le groupe en a profité pour faire un bilan de la maison commune que nous partageons à plusieurs. Outre le fait qu'un cours d'eau passe en dessous de la bâtisse, nous avons pu repérer deux endroits "habités" dans cette maison et assez lourdement chargés, et après accord de tout les habitants du collectif, nous avons décidé d'effectuer une "petite" cérémonie de départ composé en 3 temps : nettoyage, purification, rééquilibrage.<br />
C'était une expérience assez intéressante en soit.<br />
Lors de la première phase, un peu à la fin de cette étape, j'ai commencé à ressentir une légère douleur à l'épaule droite, avec une sensation d’agrippement, comme des serres qui m'emprisonnaient cette partie du corps, puis cela s'est estompé.<br />
A la fin du processus en 3 étapes, j'ai pris un temps "particulier" avec le shaman géobiologue pour effectuer un petit nettoyage intérieur. La douleur présente initialement à l'épaule droite s'est légèrement "réveillée" puis a migré dans l'omoplate pour terminer sa course au niveau du rein, côté droit toujours, lieu de la mémoire ancestrale. J'ai fini la séance avec une sensation d'ancrage au sol à l'intérieur du corps.<br />
<br />
Il y a quelques mois de cela, un ami géobiologue est venu pour travailler sur notre zone d'implantation de notre yourte. Outre les cours d'eau présents en quantité, il a "ressenti" autre chose sur ce lieu, une présence...celle de mon père. Cet ami était au courant de mon "sympathique" été bretonnant dernier. <br />
<br />
Tout ça mis bout à bout m'incite à croire que le monde de l'immatériel m'entoure bien plus que je ne le pensais. Je ne vais pas virer mystique sur ce blog, mais c'est quand même une chose qui me travaille.<br />
En chamanisme, il existe des passeurs d'âmes. C'est peut être une piste que je vais explorer prochainement et qui m'apportera peut être quelques éclaircissements sur ce que j'ai vécu et sur ce que je vis aussi dans le monde des vivants. Que ce soit concernant l'âme de mon père ou la sensation de me comporter en St Bernard limite "guide" avec d'autres de leur vivant, il est temps de faire un peu de lumière sur ce qui m'entoure. <br />
Peut être qu'une suite sera écrite ici, sur ce blog, ou alors cela sera sur un autre à venir.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-13529503314156854362013-05-23T01:53:00.003-07:002013-05-27T12:17:59.439-07:009 mois moins 3 jours27 avril dernier, jour d'anniversaire de mon aînée, ses 12 ans, petit déclic en moi. Quelque chose se passe à l'intérieur de mon corps , comme un verrou qui saute permettant ainsi la libre circulation de toutes les énergies. Je me sens différent, moins tiré vers le bas. C'est comme si je m'autorisais de nouveau à vivre et à être heureux. Je souris alors pleinement à la vie. <br />
Avant ce déclic, c'était des humeurs changeantes (être gémeaux n'aide pas non plus), des coups de blues ou de bien être. Je pouvais alterner les deux plusieurs fois par jour. C'était aussi une accumulation de colère et de tensions, à pester contre tout et rien, contre ces personnes qui certes ne comprennent pas un deuil, mais qui refusent aussi de le respecter et de le laisser s'exprimer. A pester contre des personnes qui estimaient (et estiment encore aujourd'hui) que je trouvais des prétextes à mes humeurs changeantes ou à ma volonté de m'isoler et de me protéger des tensions extérieures et inhérentes à la vie en collectif. <br />
Un deuil ne se comprend pas forcément, c'est vrai, surtout quand on a soit même pas eu le "plaisir" de vivre cela...mais à défaut de l'accompagner il se respecte quand même.<br />
Pendant cette période de deuil, un petit soleil est apparu fin février, et même si j'avais du mal à me connecter à lui, il était là, plein de vie et d'amour à donner et à recevoir. Ce petit soleil s'est joint aux trois précédents pour en former un plus gros. De 5 individus composant notre famille nous sommes passés à 6. L'arrivée de ce 4ème enfant n'a pas mis un terme à mon deuil, mais il a contribué à l'alléger. <br />
Ce deuil a duré 9 mois moins 3 jours.<br />
<br />
9 mois moins 3 jours, c'est justement aussi le temps qu'il a fallu à mon dernier enfant (mon second fils) pour rejoindre sa mère, ses soeurs, son frère et moi et pouvoir ainsi être tenu dans nos bras. <br />
<br />
9 mois moins 3 jours, la croisée de deux histoires, deux trajectoires différentes. L'une pour accepter l'absence d'El Padré, l'autre pour accéder à la lumière du jour.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-74417435682585764692013-01-04T15:26:00.000-08:002013-01-04T15:26:00.197-08:00Madame PasdbolLa série des Monsieur Madame, vous connaissez ? Babeth vous a écrit un petit billet avec un personnage fort peu sympathique. Certes, je ne suis pas objectif, mais qui m'en tiendra rigueur à ce jour ?<br />
<br />
Bref, Madame Pasdbol n'a pas de chance. C'est vrai, elle avait un projet de vie avec El Padré, et au final elle se retrouve aux côtés d'un homme avec un cancer dépisté tardivement. Même pas pu célébrer le premier anniversaire de mariage. La cerise sur le gâteau étant qu'elle a du supporter ma présence pendant quasiment trois mois car j'avais oser faire le choix de vouloir être présent auprès de mon père pour ses dernières semaines de vie.<br />
Dur la vie de Madame Pasdbol, surtout quand je suis là pour voir l'alcoolisme, et que j'ose mettre en mot sa dépendance à l'alcool, et qu'en plus j'ose dire que j'ai pas confiance en elle pour s'occuper de mon père. C'est un fait. Comment peut elle être attentive et réactive si un problème médical survient à la maison alors qu'elle est cuite ?<br />
Madame Pasdbol a aussi du prêter sa voiture, pour que je puisse aller voir mon père à l'hôpital régulièrement. Par moment elle profitait de m'avoir comme chauffeur...et par moment cela devait être pénible pour elle de pas pouvoir aller acheter ses cigarettes au bar du village et de s'en jeter un ou deux au passage.<br />
Madame Pasdbol a quand même ouvert sa maison à ma famille. Ca n'a été simple pour personne, et cela a même été source de tension et de plaintes. Forcément, Madame Pasdbol est dans le triangle infernal Bourreau/Victime/Sauveur.<br />
En fait, je pourrai poursuivre des heures durant, écrire des lignes et des lignes sur Madame Pasdbol.<br />
Je pourrai faire preuve d'empathie... Oui, je pourrai. Pourtant je n'y arrive presque pas. Ce n'est pas par égard à son alcoolisme, non c'est juste en réaction à ces trois mois passés en sa présence, avec son humour douteux à la sortie du bureau du médecin lorsque la décision relative à la sédation a été prise, avec sa non présence auprès de mon père à l'hôpital, avec ses plaintes incessantes au sujet de mon père devant sa famille à lui...et j'ose même pas parler de l'après décès, avec son envie de tout foutre à la benne car elle savait pas comment elle allait trier les affaires.<br />
Avec Babeth nous avons sauvé ce qui pouvait l'être...<br />
Ce qui m'attriste avec Madame Pasdbol qui est alcoolique, c'est qu'il y a deux chiens qui souffrent probablement de cette situation, et eux n'ont rien demandé. Oui, ça me fait chier pour les chiens.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-50308623191930770722012-12-26T11:59:00.000-08:002012-12-26T11:59:41.198-08:00A quatre mains.
<div style="margin-bottom: 0cm;">
1er noël sans...eux.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
1er noël sans un coup de fil au padré,
ni même une carte. Et la nouvelle année sera identique à ce noël.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ce qui change, je suis maintenant
l'aîné de la famille. Je ne parle pas des oncles, des tantes,
cousins et cousines... Je suis l'aîné des deux enfants devenus
grand. Même si c'est purement symbolique, cela compte quand même.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Cela n'a pas toujours été ainsi.
Enfin si, je suis et je reste l'aîné des deux, mais avant, il y
avait le padré...et encore avant, il y avait notre mère.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Petit flash back de 13 ans pour ceux
que ça intéresse.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
22 novembre 1999, elle aurait dû fêter
ses 49 ans.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Septembre 1999, une vie s'est arrêtée
dans des conditions de merde, avec une souffrance des deux côtés du
miroir.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Encore des non dits, des oublis, de la
colère, de la rancoeur. Certes, 13 ans après, cela a été évacué,
certaines choses sont sorties, ont été dites, un peu comme une
remise à l'heure des pendules.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ce premier billet va nous emmener avec
Babeth sur un partage des évènements, un récit à 4 mains à
travers nos blog respectifs.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Histoire de boucler la boucle, de se
souvenir, de ne pas oublier, et de continuer d'avancer car nous
sommes tout deux des parents à ce jour.</div>
Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-66222043564079773832012-11-15T02:17:00.001-08:002012-11-15T02:17:18.103-08:00423, la suiteDurant ces 3 mois d'accompagnement, j'ai fais le choix d'être le "lien" entre famille et staff médical, non pas pour filtrer les infos transmises, mais pour les traduire et éviter les pertes de temps inutiles.<br />
Lors de cette dernière nuit passée à l'hôpital, j'ai choisi d'être présent en soutient pour lui et en relais avec l'équipe de nuit.<br />
Je n'ai pas dormi de la nuit, toujours à être en vigilance accrue par rapport à son état physique. Peu de paroles échangées, beaucoup de café et de coca en consommation nocturne. Des regards, une main posée sur l'épaule en soutient... C'était ma façon d'être là. Je n'étais pas là pour dire au revoir, mais pour le soutenir durant cette nuit.<br />
Le lendemain, place à la famille. Ma soeur et la belle mère sont là, passent du temps dans la chambre.<br />
Moi, je me suis éclipsé pour prendre une douche, et je navigue entre la machine à café, et le couloir. Je n'ose interrompre ces instants privilégiés entre eux tous. Chaque fois que je rentre dans sa chambre, je sens l'émotion, des larmes, des silences, mais des temps où ils se disent au revoir, se soutiennent...et du coup, je ne prend pas ma place pour moi même dire au revoir. Peut être que je l'ai déjà fait inconsciemment. C'est même certainement le cas. Mais je ne prend pas ma place pour lui dire au revoir en le regardant dans les yeux et en le soutenant.<br />
Après, ça s'enchaîne. L'hypercapnie est très rapide et l'état de conscience du padré s'effiloche en un rien de temps. La décision est prise...et après tout se précipite.<br />
Il me manque quelque chose de "formel" dans ce scénario, mais il est déjà écrit, il a déjà été joué, et y'a pas de second opus possible.<br />
Au moment où j'aurai pu prendre ma place de fils auprès de son père, j'ai pas osé le faire. Je souhaitais permettre à Babeth de vivre ce qu'elle avait à vivre dans ces derniers instants, et j'ai aussi souhaité que sa femme puisse dire au revoir alors même que...elle avait fait le choix de ne pas prendre sa place durant ces 3 derniers mois.<br />
Je me dis que j'aurai mieux fait d'éjecter la belle mère et d'être là avec Babeth et le Padré, juste entre nous trois. D'ailleurs, à son dernier souffle, était présente sa vraie famille...de sang.<br />
<br />
<br />
Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-86909739805029822932012-10-26T04:18:00.000-07:002012-10-26T07:13:18.194-07:00Chambre 423<div style="margin-bottom: 0cm;">
Chambre 423, un autre regard.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Bientôt 3 mois qu'il a fermé les yeux
pour une nouvelle aventure. Et je me dis que ce laps de temps
correspond à la période d'hospitalisation (en structure et à la
maison). La balance s'équilibre, et peut être que ce laps de temps
est nécessaire pour écrire, poser le vécu, l'évacuer sans pour
autant l'assimiller à un déchet que l'on souhaite soustraire au
regard en tirer une chasse d'eau. Un peu comme un accouchement après
3 mois de travail.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Chambre 423, un simple numéro pour
certains, quasi deux mois de souvenirs pour moi.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je ne sais pas par quel bout prendre ce
billet, ni dans quel ordre. Il me faut du temps pour remettre un peu
d'ordre dans mes souvenirs, dans la chronologie.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Pour moi, et c'est ma vision toute
personnelle et subjective, le début de cet épilogue démarre avec
la pose de la gpe, tant attendue après des semaines à être promené
à droite à gauche.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Enfin, un choix clair, une information
à peu près claire sur les risques, les buts visés, ce que ça
permettrait.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'opération se déroule bien, il a le
sourire, une lueur d'espoir et d'optimisme, non pas sur l'échéance
à venir, mais sur le temps restant à profiter de la vie, de la
famille, des amis.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Quelques heures à attendre pour mettre
en place l'alimentation via la gpe. D'abord tester avec de l'eau,
pour vérifier l'efficacité avant d'y mettre du nutritif, si ma
mémoire ne me joue pas de tour.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Cela se déroule sur une nuit, nous
sommes confiants, optimistes.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le matin, je décide de venir seul, de
bonne heure, pour voir comment ça s'est déroulé.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Rejet. Un simple mot, mais qui en dit
long. L'estomac n'a pas vraiment supporté l'intronisation d'un
« aliment » après tant de mois de diète forcée. Le
padré a vomit, à plusieurs reprises. De l'incompréhension pour
lui, et un terrible constat amer pour moi qui me confirme un
pressenti déjà en place avant la pose de la gpe, à savoir que
c'est peut être « trop » tard.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Il ne souhaite pas être vu par sa
fille, ni par sa femme. La peur de choquer ou de briser l'espoir.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais elles viennent quand même, après
qu'il ai pu être lavé pour reprendre un peu de « fraîcheur »
et de contenance.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La journée est longue à s'écouler,
d'autant plus qu'il n'a plus d'alimentation en place. Il est sur des
réserves inexistantes, depuis bien trop longtemps épuisées.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je prend une décision, qui a le don de
l'irriter en apparence, mais dont je sais qu'il en est reconnaissant
au fond de lui. Je demande aux filles du service de mettre en place
un lit de camp afin que je puisse être présent la nuit à venir,
lors du nouveau test. Cela me permettra d'être là, d'être
attentif, et aussi d'être en relais pour prévenir l'équipe de nuit
en cas de soucis.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Quelques vidéos chargées sur le
portable, et la promesse de tenir informée ma compagne et babeth par
textos ou par appel si besoin. Nous nous doutons tous que la nuit ne
va pas être simple.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Effectivement, elle ne l'est pas. De
nouveau rejet, mais ça empire au niveau des conséquences. Dans ce
qu 'il recrache par voie orale, une partie se dirige dans les
poumons qui commencent à se remplir. Dur de le voir s'affaiblir plus
qu'il ne l'est déjà, de le voir chercher de l'air, de le voir avec
le souffle court. Je me doute bien qu'il sait ce qui se prépare.
Nous ne sommes pas dupes. Plusieurs fois dans la nuit il vomit, et
ses poumons se remplissent inexorablement. Pas possible de l'aspirer
apparemment...mais une promesse du staff de voir l'équipe anti
douleur au plus tôt le matin.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le matin justement, avec du soutient de
la famille présente, du relais. Je vais souffler un peu, et laisser
la place à ma sœur et à ma belle mère pour qu'elles puissent
toutes deux être là, saisir ces derniers instants. Nous n'avons pas
d'échéance donnée par un toubib, mais nous savons que ça
approche.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je fais des aller retour, entre la
chambre 423, la cafét, et une douche nécessaire. A chaque fois que
je monte dans la matinée pour le voir, j'entre dans la chambre et en
ressort aussitôt car je le vois accompagné, sa fille à ses côtés,
ou sa compagne.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Cela se dégrade.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le staff anti douleur est là, tout
comme son hypercapnie. Nous avons déjà tous discutés des
possibilités légales « offertes », afin qu'il ne
souffre pas, et surtout qu'il n'ait plus cette sensation d'étouffer.
Nous savons ce que ça implique, et lui le savait aussi. Un jour, max
deux...mais pas une dizaine d'heures...</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'après midi est plus paisible. Après
la sédation, c'est des temps de silence, d'accompagnement...de
soutient tant que peut se faire.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le soir approche, et une nouvelle
décision est prise. Cette nuit du 30 juillet, babeth et moi sommes à
ses côtés, en espérant passer la nuit tout les 3.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Un peu de fond sonore, c'est la
natation, une nouvelle victoire tricolore sur fond de marseillaise.
Babeth et moi discutons, la vie continue...et lui choisit de s'en
aller tranquillement, peut être en paix avec le fait de voir (ou
d'entendre) que nous sommes dans le présent. Un peu comme s'il avait
senti que c'était le bon moment pour lui, pour nous.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
(la suite, plus tard, mais pas dans 3
mois)</div>
Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-83847893815155240772012-07-09T14:52:00.000-07:002012-07-09T14:52:00.056-07:00Une pause douceur<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV-WBPCgFJaBRhiH2XXD1fRKPGumyhbZPHv4xHcaL8TvEgLNW-oH5NOUr9LPWJHSNJAjr9qCjitijWOqKcQJs7OWyioM4peWN7fTilYTcIuJqumg02q4frK7mK-Fl1qLzz82Qk-QSVo7g/s1600/DSC_0010.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="133" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV-WBPCgFJaBRhiH2XXD1fRKPGumyhbZPHv4xHcaL8TvEgLNW-oH5NOUr9LPWJHSNJAjr9qCjitijWOqKcQJs7OWyioM4peWN7fTilYTcIuJqumg02q4frK7mK-Fl1qLzz82Qk-QSVo7g/s200/DSC_0010.jpg" width="200" /></a></div>
Une petite pause douceur du côté de St Brieuc.<br />
A défaut de voir un coucher de soleil sur l'océan, je me suis contenté de ses reflets sur la manche...avec en prime une ballade sur le sentier des douaniers.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLYUSHWBBoKfeQ9KCzE5B1En_DCATriiIrr-S8g6hEZA3UEcvPbwmrA0-Zf1I5dYzC3kP_17_Wk3JhLG5jWaGbkhnMtaP-oWic-dn43wWiM8tjrd6EnCGv72NXg81Vt6QwyhqvtonWG3U/s1600/DSC_0001.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="133" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLYUSHWBBoKfeQ9KCzE5B1En_DCATriiIrr-S8g6hEZA3UEcvPbwmrA0-Zf1I5dYzC3kP_17_Wk3JhLG5jWaGbkhnMtaP-oWic-dn43wWiM8tjrd6EnCGv72NXg81Vt6QwyhqvtonWG3U/s200/DSC_0001.jpg" width="200" /></a></div>
Côté baie de St Brieuc, avec l'entrée sur le port...<br />
Les couleurs changent vite en plus. Il y avait des teintes verts émeraudes par moment, au pied de la "falaise".<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Juste quelques heures d'évasion...et ça a fait un bien monstre. Ne penser à rien si ce n'est ce paysage, le soleil, la mer, les rayons du soleil se reflétant sur l'eau.<br />
Prochaine étape, les Monts d'Arrée...et leur forêt mystique. A la recherche des lutins, des fées et autres farfadets. Et ça sera probablement une promenade en famille, avec ma tribu...<br />
<br />Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-4684106166493567852012-07-05T09:37:00.000-07:002012-07-05T09:37:42.709-07:00ResetUne simple touche pour tout effacer et tout reprendre depuis le moment où ça a merdé ! Qui n'a jamais rêvé de pouvoir tout effacer afin de mieux redémarrer ?<br />
En ce jour pas si particulier que ça, j'aimerai vraiment pouvoir effectuer un reset. J'ai la désagréable impression que nous allons droit dans un mur, et chaque jour qui passe semble me le confirmer un peu plus. Je vois ce mur arriver à vitesse grand V, j'ai beau essayé de freiner ou de changer de trajectoire, rien n'y fait. La collision me semble inévitable et bien trop réelle.<br />
Que de temps perdu suite à des choix inadaptés. Que de temps perdu suite au manque de communication et d'information.<br />
Qui décide quoi ? Qui décide quels actes faire ou ne pas faire ? Qui décide du droit de vie ou de mort ?<br />
Quelqu'un a ce pouvoir, et en fonction de son ressenti, il en joue. Peut être pas de façon consciente, mais il en joue.<br />
Mon père, El Padré, a une chambre implantable depuis plusieurs mois. Au début, elle était là, dans le but de pouvoir mettre en place une thérapie sous forme de chimio.<br />
Fin Avril, El Padré est hospitalisé en urgence. Les aliments ultra protéinés (sous formes de crèmes) ne passent plus par l'oesophage et sa prothèse. Quelqu'un décide alors de l'hospitaliser en gastro pour qu'il puisse reprendre un peu de poids. La chambre implantable semble toute indiquée pour permettre un autre type d'alimentation. A court terme, l'idée est bonne. A court terme oui. Deux mois déjà (même un peu plus). Ce n'est plus du court terme. A chaque nouvelle "poche alimentaire" posée (une toutes les 24 heures), le risque infectieux est là. D'ailleurs, il est tellement là qu'il semble s'être fait un nid douillet. Quelqu'un a décidé de maintenir ce type d'alimentation malgré le risque infectieux.<br />
La prothèse n'était pas adaptée (trop courte dès le départ mais c'est ce que le Doc avait en stock à ce moment...). Il y avait aussi l'option chirurgie afin de mettre en place une alimentation par sonde. Quelqu'un a décidé vraisemblablement que ça en valait pas la peine (espérance de vie trop courte pour se prendre la tête avec la chirurgie ?).<br />
Pourtant, l'alimentation par sonde aurait été bien plus indiquée dans la mise en place du retour à la maison.<br />
A ce jour, la pose d'une nouvelle prothèse est programmée en début de semaine prochaine. On ne sait toujours pas quel est le bénéfice de cette intervention (ni son but avoué au final), et nous ne connaissons pas non plus le risque.<br />
Ce que l'on sait, c'est qu'il faut supprimer ce risque infectieux. Mais voilà, toujours cette omerta autour de ce qu'il y a à faire. Nous ne sommes pas plus avancé qu'il y a deux mois. Pire, je dirais même que c'est encore plus flou.<br />
<br />El Padré est dans sa chambre, à attendre, à être de plus en plus confus. Nous, nous sommes de plus en plus isolés, repliés sur nous même. Quelque chose ne tourne pas rond, c'est vicié.<br />
<br />
Je regardes autour de moi, dans la rue, le métro, le bus... Je vois des individus, côte à côte, tous branchés sur leur mp3, leur ipod, leur téléphone portable, leur psp... Ils vont tous dans la même direction, sans se voir, sans se parler. Et moi, je fais quoi ? Je fais de même...je prend mon mp3, je charge Noir Désir, Satan Jokers, du bon rock français...et j'avance. Je me vide l'esprit, je me réfugie dans la musique, seul havre de paix pour moi en ce moment car je suis perdu. D'écrire ça me fait pleurer.<br />
Les infirmières sont à l'écoute, tout comme les aides soignantes ou les ash...mais que peuvent elles faire à part répercuter l'info que quelque chose ne va pas ? Si les blouses blanches n'écoutent pas, qu'elles continuent de jouer avec leur pouvoir de vie et de mort sans en être conscientes, ça sert à rien. Ce service, tout comme l’hôpital dans son ensemble, reste une somme d'individualités.<br />
1+1=2 ? je dis que 1+1 devrait faire au moins 3. L'intelligence collective va bien plus loin que la somme des individualités.<br />
<br />
Reset ? Même pas en rêve.<br />
<br />Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-67518856063353773182012-07-03T14:51:00.002-07:002012-07-03T14:51:36.690-07:00La présence du dernier instantDe retour après quelques semaines d'absence... Une absence nécessaire pour recharger les accus et me connecter à ma famille, ma compagne, mes gosses...et celui à venir.<br />
<br />
Le temps de venir à l'essentiel est malheureusement venu. Il a fallu une naissance et une rencontre pour que tout s'accélère très vite. C'était prévisible, mais ce n'est pas simple pour autant de prendre la réalité en pleine gueule. Une rencontre entre le padré et son nouveau petit fils, rencontre immortalisée par une chouette photo de Babeth.<br />
Une première alerte a eu lieu quelques jours après la naissance me semble-t-il. Cela a été mis sur le compte d'un changement de traitement.<br />
Puis une seconde alerte bien plus sérieuse le lendemain de la rencontre, avec à la clé un nouveau séjour aux urgences suivi d'une hospitalisation. Nouveau service, nouvelle équipe...loin du niveau de la précédente, c'est malheureux à dire.<br />
<br />
Je recoupes les différentes infos glanées à droite à gauche et je comprend ce qu'il y a à comprendre.<br />
La semaine s'annonce dure, stressante. Je vais être dans l'attente. Chaque instant compte, chaque regard échangé et partagé se grave dans les souvenirs. Peu de mots, juste être là, dans la présence de l'instant. Un geste, un touché vrai. Je restes centré sur moi et je vis ce que j'ai à vivre. Les autres font leur vie...et chacun est responsable de ses choix.<br />
<br />
Je pourrais être une fois de plus en colère contre le monde médical, les incohérences, les choix absurdes.<br />
En mode humour, ou pseudo humour, je pensais venir ici avec une hache pour faire un massacre "virtuellement" parlant tant la moutarde me montait au nez.<br />
Mais voir la réalité telle qu'elle se présente à mes yeux aujourd'hui me fait changer mon fusil d'épaule. Il est temps de passer à autre chose, de ne plus être dans l'affrontement. Juste temps d'être présent, attentif, rassurant et de l'aider à partir.<br />
Le padré est conscient, bien conscient, même si les pertes de mémoires sont de plus en plus flagrantes à mes yeux. Ce qui est dur, c'est l'inconnue du moment et de la façon dont il va partir. Serais-je là ou pas ? Aurais-je le temps d'arriver si c'est en pleine nuit ? Et surtout, comment va-t-il vivre ce départ ? Un coeur qui lâche sur un choc sceptique, c'est loin d'être sans douleur, surtout avec l'essoufflement et l'impression de ne pas pouvoir trouver son souffle.<br />
Le palliatif (dans le sens cocktail de médicaments) a ses limites dans ce genre de situation. Il me semble qu'à ce niveau, c'est de présence dont il a besoin... La présence du dernier instant.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-70518910306421024522012-05-25T01:44:00.003-07:002012-05-25T01:44:31.044-07:00La mort intimeCe livre de Marie de Hennezel n'est pas une révélation pour moi mais un soulagement. Je suis soulagé de voir qu'un patient n'est pas qu'un numéro de sécu. Je suis soulagé de voir que des docteurs sont à l'écoute du ressenti des patients, qu'ils les écoutent et les entendent quand ces mêmes patients disent "je veux mourir". Je suis soulagé de voir qu'un patient sait qu'il va mourir, et que des médecins respectent cela.<br />
C'est pas grand chose en soit, mais après ce que je viens de vivre avec mon père, après ce qu'on vient de rencontrer comme résistances de la part du personnel médical, ce livre est une vraie bouffée d'air pur.<br />
Cela me donne aussi des pistes de réflexion sur ce que j'ai envie de vivre avec mon père, la façon dont je souhaites être présent.<br />
L'haptonomie est un outil formidable. Je l'avais déjà mis en application pour la naissance de mon fils, puis à travers ma relation aux patients lorsque j'étais ambulancier. J'ai envie de me reconnecter à cela.<br />
<br />
Aujourd'hui, tout le monde semble enfin aller dans la même direction afin de mieux accompagner mon père.<br />
Les médecins se sont enfin alignés. Cela n'a pas été simple, bien au contraire. Il a encore fallu discuter, écouter la langue de bois, revenir à la charge auprès du médecin qui le suit mais hors présence de mon père cette fois, afin qu'elle puisse parler librement. Puis, ce fut autour de mon père de discuter avec ce médecin, de lui faire part de sa colère d'être pris pour un enfant à qui on cache la vérité de crainte que...que quoi d'ailleurs ? Qu'il ne comprenne pas ? Qu'il n'entende pas ? Bref, le médecin a enfin pu entendre et écouter mon père. Et mon père a enfin pu entendre et écouter le médecin.<br />
Il était temps, après 3 semaines dans le service. Les dysfonctionnements ont été pointés du doigt, les choses ont été dites. Et tout le monde est conscient que mon père sait où il va, et que c'est son choix.<br />
Ce qui compte maintenant, c'est de l'entourer et de le soulager. Je l'ai compris, sa famille l'a compris, et le personnel hospitalier dans son ensemble l'a compris aussi.<br />
<br />Nous évoquons même aussi la possibilité d'un accompagnement à domicile. Rien ne s'y oppose, au contraire. L'Hospitalisation à domicile est envisageable, et même envisagée avec sourire par le padré.<br />
<br />
Moi, je respires mieux. Maintenant que le technique est "réglé", je vais pouvoir me concentrer enfin sur autre chose. J'ai moi même des choses à partager avec mon père, et maintenant que mon esprit n'est plus parasité par cette position inconfortable entre mon père et le staff, je vais pouvoir enfin profiter de ces instants.<br />
<br />
Ici, il fait beau, le soleil brille, le ciel est bleu. Mon père va
mourir, c'est vrai. Mais la mort est une étape comme une autre, elle
fait partie de la vie. Il a encore des choses à vivre, même si c'est
juste pour quelques jours, quelques semaines.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-612097974971402912012-05-17T02:57:00.001-07:002012-05-17T02:57:21.262-07:00De l'égalité des chances devant la maladieTerrible constat que celui de réaliser que tous les êtres ne sont pas égaux devant la maladie.<br />
Je ne parles pas de tiers monde, quart monde, pays industrialisé ou en voie d'émergence. Je parles seulement du fait d'habiter en ville ou à la campagne, du fait d'être urbain ou rural; du fait d'être proche d'une ville de plus de 100.000 habitants ou d'une ville d'à peine 10.000 âmes.<br />
Impossible de réaliser une fibroscopie sous anesthésie générale avant une semaine. Que ce soit ici, dans le centre bretagne, ou que ce soit à 40 minutes du centre bretagne, dans une ville bien plus importante d'environ 50.000 habitants. En soit, c'est un délais acceptable, logique, dans des circonstances dites "normales". Mais là, ça fait déjà plus de 15 jours que mon père est hospitalisé, ça fait déjà deux tentatives de fibroscopie qui sont autant d'échecs. Plus de 15 jours que le problème est connu, qu'il faut que cet acte soit réalisé. Plus de 15 jours passés en gastroentérologie et que la seule chose de faite concerne l'alimentation.<br />
Déjà 6 jours que le scanner a été réalisé, et toujours personne pour l'interpréter !!! <br />
Plus de 15 jours qu'il a une douleur à l'épaule qui se ballade un peu partout, d'une épaule à l'autre, de l'épaule au bras... et à part des anti douleurs, rien n'a été fait pour en connaitre l'origine.<br />
Alors c'est quoi le problème ? Ca vaut pas le coup de réaliser ces actes car c'est un stade avancé ? Y'a une pénurie de praticiens hospitaliers ?<br />
Il habiterait Nantes, Rennes, Grenoble, Toulouse...que ça serait une autre histoire. Il habiterai dans une grande agglomération que ses chances de vivre un peu plus longtemps et mieux seraient sans comparaison aucune à celles que les médecins du centre bretagne lui octroient à ce jour.<br />
Je me doutes bien qu'il n'est pas un cas isolé, que cette histoire est partagée par des milliers de personnes. <br />
Je suis écoeuré par ce système de santé, écoeuré par ce système politique. L'un ne va pas sans l'autre. <br />
Ecoeuré par ce temps perdu et cette maladie qui progresse.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-73684683564195587312012-05-16T08:18:00.001-07:002012-05-16T08:18:32.194-07:00Les toubibs sont mes amis...la suiteCa doit être terriblement dur d'être médecin dans un hôpital. Il faut savoir raser les murs, esquiver la famille des patients, embrumer le patient lui même, botter en touche aussi tel un rugbyman qui vous renvoie la gonfle 50 mètres plus loin. Là, je prend une leçon dans toute sa splendeur.<br />
La docteuresse pas encore thésée prend soin de m'éviter.<br />
Comment ça je fais peur ? Je ne mesure qu'1m82, et ne pèse que 87 kilos.<br />
Comment ça je fais peur ? J'ai un bouc, une barbe, des cheveux longs... et alors ? Chabal aussi, d'ailleurs lui, il a clairement copié sur moi. Il était encore minot et imberbe que j'avais déjà mes cheveux longs et ma barbe. Comment ça je fais peur ? J'ai pourtant une voix de ténor, je parles tranquillement, sans être agressif...<br />
<br />
Heureusement, il y a l'autre toubib, le professeur. Celui là, il se rend disponible et ne botte pas trop vite en touche. Il est conscient que la situation est délicate, et que ça commence à faire long, surtout pour mon père. Enfin, nous avons quelques informations claires, du moins concernant la date de la fibroscopie sous anesthésie générale. <i> </i><br />
<i>- Ca sera...le 24 mai. Heu, oui, ça fait loin, mais il n'y a que cette date de disponible à l'hôpital</i>. <i>Mais, peut être qu'on peut trouver une date plus proche, du côté de St Brieuc, afin de ne pas trop retarder la date de transfert</i>...ça serait bien même.<br />
<i>- Et sinon, on attend toujours les résultats du scanner de vendredi dernier. </i><br />
<i>- Heu oui, je sais, mais ne vous en faites pas, vous les aurez. C'est juste que là, il y a peu de médecins pour les interpréter, et il y a beaucoup de scanners réalisés, donc il y a du délais. </i><br />
Dommage, tu viens de passer de la catégorie "toi je t'aimes bien" à celle "ben toi t'es presque comme les autres". Le compte rendu, si on veut l'avoir, faut le demander, tout simplement. C'est ce que j'ai appris sur le tas en tant qu'ambulancier. Il suffisait de demander, et d'attendre un peu, et généralement nous avions ce fichu papier en moins d'une heure.<br />
<br />
Heureusement, tout n'est pas noir. Il y a la compréhension des infirmières qui vous trouvent l'info que vous cherchez en un rien de temps. Il y a la secrétaire du service qui bouscule un peu la toubib. Il y a toujours ces infirmières qui vous disent de rappeler en fin de journée pour vous dire si la permission du padré est validée ou pas.Il y a aussi ces sourires des ash, et leurs plaisanteries. Ca fait du bien tout ça, ça redonne un visage humain au service, et ça donne envie de rester calme plutôt que pousser une gueulante en plein dans le couloir pour que chacun soit conscient de la situation.<br />
<br />
Finalement, ce billet aurait pu s'intituler "les infirmières sont extra, et les ash aussi".Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-7182672775058734452012-05-16T01:37:00.004-07:002012-05-16T01:37:52.201-07:00Des vents contraires<br />
Je pourrai dire la langue de bois, ou
faux semblants, mais cela serait moins poétique. Plus percutant oui,
mais moins poétique.
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
C'est le film du même nom qui
m'inspire ce titre. Un film magnifique avec Benoît Magimel et Audrey
Tautou.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais aujourd'hui, je ne retiens que le
titre, et je vais écrire un tout autre scénario.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mon père, le padré, va sur ses 64
ans, c'est un gémeaux, comme moi. Depuis février il est au courant
qu'il a un cancer de l'oesophage. Le cancer n'est pas opérable, par
contre il lui a été posé une prothèse dans l'oesophage afin de le
dilater pour permettre une alimentation dite « normale ».</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
30 avril, jour d'anniversaire de ma
petite sœur. Notre père est hospitalisé en urgence suite à une
déshydratation et un ammaigrissement sévère. 10 jours de non
alimentation ont suffis à lui faire perdre le peu de poids qu'il
avait repris grâce aux produits adaptés à son état de santé. Son
estomac a refusé tout aliment solide ou liquide, provocant des
glaires à chaque tentative.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
A son arrivée aux urgences, il ne pèse
plus que 39 kilos. Si je regardes son visage, je ne vois quasiment
pas de trace de son faible poids et des dégâts que son corps a
subit.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Par contre, dès que je vois ses avants
bras, ses bras, ses mollets, dès que je devines ses jambes sous son
pyjama, une seule image me vient à l'esprit : celle des
déportés, celle d'êtres décharnés.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Seul son visage fait croire que tout va
« presque » bien. Le reste est une terrible réalité et
j'ai mal.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Aujourd'hui, nous sommes le 16 mai. La
seconde tentative de fibroscopie a eu lieu hier matin. Nouvel échec.
Encore une toux réflexe qui ne permet pas le passage de la moindre
sonde, si petite soit elle.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je ne sais pas ce que va dire le
professeur cette fois ci. Va-t-il encore nous dire que c'est
probablement un aliment qui est encore coincé ? Ou va-t-il oser
nous dire que c'est l'évolution de la maladie, avec des chairs qui
recouvrent la prothèse et qui empêchent l'alimentation ?</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
A cela s'ajoutent les métastases aux
poumons, et la douleur persistante dans l'épaule droite.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Si j'ose regarder ça en face, que je
me penche un peu sur le net, il ne m'est pas difficile de comprendre
que c'est un stade 4. Et qu'est-ce qui a été fait en 15 jours ?
Rien, tout simplement rien dans la gestion du cancer et de son
évolution. Pas d'infos, rien que des examens ratés ou dont mon père
ne connaît pas le compte rendu (le scanner de vendredi dernier).</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Samedi ; nouvelle consultation
avec un oncologue, et transfert dans une clinique privée.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
De mémoire, j'avais compris que la
chimiothérapie ne serait possible que si mon père reprenait du
poids.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
J'ai aussi entendu le terme de
chimiothérapie de confort. En discutant avec une amie dont la mère
était infirmière (notamment en oncologie), je comprend que les
chimios de confort, ça n'existe pas. Du moins, ça existe mais cela
signifie chimio palliative pour accompagner la douleur et permettre
une fin de vie plus « digne ».</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mon père pèse 40 kilos. Je sais
qu'une chimio est tout sauf anodine. L'organisme en prend un coup.
Comment une personne adulte, âgée de 64 ans, affaiblie, ne pesant
plus que 40 kilos, peut-elle supporter un tel traitement ? J'ai
comme un gros doute...</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Alors je me pose la question de savoir
si c'est une vraie chimio, ou si c'est un cocktail palliatif.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Dans quelques semaines, j'aurai 37 ans.
J'espère pouvoir être avec mon père pour les fêter, et aussi pour
fêter ses 64 ans.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Aujourd'hui, je ne sais plus quoi
faire, ou du moins qui être. Je pourrais être optimiste. Je
pourrais être pessimiste. Je pourrais aussi être protecteur envers
les autres. Je ne veux rien de tout cela.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je fais le choix d'être réaliste et
de vivre ce que j'ai à vivre. Je ne peux pas protéger les autres.
Chacun voit ce qu'il veut voir. Je choisis de voir mon père, et de
l'accompagner au mieux, en toute sincérité.</div>Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-4046409070587085662012-05-14T02:11:00.000-07:002012-05-14T02:11:06.344-07:0015 jours pour....ça ?Aujourd'hui, c'est jour de consultation, mais pas avec n'importe qui. Cette fois c'est avec l'oncologue. Enfin, il était temps que la question principale soit abordée.<br />
<br />
Si je fais un rapide bilan de ces 15 jours d'hospitalisation, ils peuvent ce résumer à ceci :<br />
- un petit kilo en prise de poids<br />
- une fibroscopie qui n'a pu être réalisée<br />
- un scanner réalisé<br />
- une visite chez l'oncologue.<br />
<br />
Si je rentres dans le détail, ça donne ceci :<br />
- un kilo repris, mais quel bordel dans la mise en place des poches d'alimentation par perfusion. Les deux dernières posées en soirée ont été mal dosées d'un point de vue débit (trop lent). Au final, du retard dans l'alimentation. C'est peut être pas grand chose, mais quand le patient pèse à peine 40 kilos, ça a son importance il me semble.<br />
- une fibroscopie non réalisée pour cause de spasme respiratoire. Personne ne souhaite prendre la responsabilité d'une anesthésie plus adaptée pour réaliser l'acte. Oui, c'est vrai qu'il y a un risque. Le risque qu'il ne se réveille pas ? Oui, bon d'accord... Et quel est le risque si rien n'est fait et qu'on laisse les choses en l'état ? <br />
- un scanner réalisé, mais dont personne ne connait les résultats semble-t-il.<br />
- une visite chez l'oncologue pour un "bilan", pour prévoir la suite. Mais difficile pour lui de se faire une idée s'il n'a pas les clichés du scanner, ou du moins le compte rendu, s'il n'a pas d'infos plus précises que celles que nous lui avons communiqué sur la fibro non réalisée. Il est au courant pour les possibles métastases aux poumons, pour la douleur dans l'épaule droite qui a tendance à se ballader, mais il n'a rien de concret sous les yeux, car le dossier est vide...<br />
Mais bon, le point positif est qu'une nouvelle consultation avec l'oncologue est prévue samedi prochain, avec dans la foulée une hospitalisation dans son établissement afin de démarrer la chimiothérapie dans 8 jours.<br />
<br />
Enfin, on va pouvoir passer aux choses sérieuses car là, franchement, je ne vois pas à quoi a servi l'hospitalisation en gastroentérologie pendant 15 jours. Je ne vais pas dire que nous avons perdus 15 jours. Ils étaient nécessaires à la (re) prise de poids... mais quand même, pendant 15 jours, seule la question de l'alimentation a été prise en compte, du moins c'est mon ressenti.<br />
<br />
Et à part ça ? Trajet épique en ambulance, non pas toutes sirènes hurlantes, mais avec la jolie guirlande bleue allumée pour...rattraper le retard des ambulanciers au départ. Encore une galère avec le contrôleur électronique de débit des perfusions qui ne supporte pas les trajets en véhicule, tout simplement.<br />
Toujours trajet épique en ambulance à l'aller car fallait se dépêcher, et que donc...la douceur et la souplesse n'étaient pas de rigueur (enfin à peine). Dites les gars, vous connaissez la notion de volémie ? Vous connaissez l'impact d'une conduite non adaptée sur la circulation sanguine ? Je sais pas ce que vous apprenez lors de votre DA, mais ça craint...<br />
<br />
Je restes en colère quand je vois que les informations ne circulent pas. Je trouves ça hallucinant, que de nos jours, il faille encore courir après des comptes rendus, des clichés, ou même un simple courrier.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-4752660013557373042012-05-12T13:46:00.000-07:002012-05-12T13:46:45.793-07:00En vracAujourd'hui, c'était permission. Demain, cela sera permission aussi. Nous avions la possibilité de demander une permission de 48 heures consécutives, mais après une courte réflexion, nous avons retenu l'option deux fois 24 heures. Cela permettait un confort plus appréciable pour tous avec un retour en structure le soir.<br />
En tant qu'ancien ambulancier, j'ai quelques souvenirs de ce qu'impliquait la dite permission. Il y avait la notion d'heure de départ et d'heure de retour, les sacs, le fauteuil électrique dans certains cas, sans oublier le patient. Par moment, nous étions plus des déménageurs que des ambulanciers (essayez de faire rentrer un fauteuil électrique dans une ambulance en plus du brancard et du patient, vous verrez, c'est folklo). Enfin, pour nous, il y avait surtout le sacro saint bon de transport qui était important (sinon, le boss gueulait pendant des jours). Bon de transport, bon de marchandise...cela fait très bétail tout ça. On en oublierait presque que derrière le numéro de sécu il y a un être humain. Alors que si je dis prescription médicale de transport, ça en jette un peu plus, mais ça interpelle aussi dans les services lorsque l'on demande la prescription médicale de transport. Bref, je m'égares...<br />
Donc aujourd'hui, c'était permission, sans prescription médicale de transport vu que le trajet était organisé en véhicule particulier. Je sais pas pourquoi, j'ai pas osé demander l'ambulance. J'avais comme un vague pressentiment sur la difficulté que ça allait soulever pour le médecin du service qui suit mon père. Et puis, pour le moral, c'est clair que le type de véhicule de transport a un rôle non négligeable. Certes, faire le trajet dans un (vieux) J5, mode minibus 9 places, c'est assez épique. Mais lorsqu'en plus on rajoute l'option porte perf et appareil électronique pour contrôler le débit, ça devient tout de suite plus marrant. Mais bon, passons, c'est une question d'habitude. Le trajet s'est bien déroulé. Celui du soir aussi, tout comme l'intermédiaire du matin aussi, alors qu'il n'était pas prévu.<br />
Vu que la journée s'annonçait très belle, nous avons inconsciemment choisi de la pimenter avec une petite difficulté imprévue, à savoir les bulles d'air dans la tubulure. Oups, pas si bon que ça les bulles d'air dans la tubulure qui va dans la chambre qui va dans l'artère... Je sais, je vous vois sourire vous les médecins, mais moi, je ne suis ni médecin, ni infirmier, je suis un fils qui entend la pointe d'inquiétude de son père. Comment ça se purge ce truc ? Mais au fait, pourquoi il y a des bulles d'air ? Ah, ben oui, c'est normal en fait...cela provient probablement d'un défaut de fonctionnement de l'appareil qui sert à contrôler le débit, celui la même qui avait déjà ce problème de fonctionnement avant d'être envoyé en révision... Donc on se prévoit un petit aller retour à l'hôpital, mais après la pause cigarette s'il vous plaît.<br />
Je résumes pour ceux que j'ai perdu en route : un appareil défectueux quelques jours auparavant (et dont mon père avait l'usage), une révision, un retour dans le service pour l'usage de mon père, et toujours le même défaut constaté. Y'a comme qui dirait un bug. Mais bon, pas grave, pas d'affolement, l'hôpital était à 10 minutes de la maison, et on pouvait très bien faire sans cet appareil. D'ailleurs, le reste de la journée s'est déroulé sans incident. Ciel bleu, soleil réchauffant nos carcasses, un peu de vent. Des petits enfants qui jouent, la famille est présente et entoure mon père. Personne n'avait envie de bouger, nous étions là, tranquillement installés, à discuter de tout et de rien, comme un samedi à la campagne en famille. Et plus aucune bulle d'air ! <br />
Mine de rien, ces petits moments font du bien.<br />
J'ai pu retrouver ma famille qui est arrivée hier soir pour une durée indéterminée. Je peux me ressourcer auprès de ma compagne et de nos enfants, prendre soin de moi pour pouvoir mieux prendre soin des autres après. <br />
Et demain, un nouveau jour se lève. Pour le moment, tout va presque bien...<br />
Je fais quelques raccords avec de nouveaux éléments sur la maladie de ma mère que je n'avais pas en tête à l'époque (pas entendus, ou pas enregistrés). C'est évacué depuis un moment déjà, et je me dis que cette fois j'ai envie que l'information circule sans encombre, histoire que tout le monde sache où on va réellement.<br />
L'avenir est plus que jamais incertain, mais aujourd'hui, je peux me ressourcer...un peu.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-24926347785881983382012-05-10T12:07:00.001-07:002012-05-10T12:07:30.561-07:00Les toubibs sont mes amisSi si, c'est vrai. J'adore les toubibs. Tout petit déjà, j'adorais aller voir le docteur. J'adorais tellement que j'y aller...à reculons.<br />
Puis j'ai grandi; beaucoup grandi. Et en grandissant, j'ai appris à courir à reculons pour aller voir le toubib.<br />
Puis j'ai appris un métier, celui d'ambulancier. Alors là, les toubibs sont vraiment devenus mes amis, surtout ceux qui n'étaient jamais là et qui nous laissaient un petit courrier chez le patient..., sans bilan, sans rien, avec à peine une transmission pour le service des urgences dans une enveloppe fermée qu'il ne fallait surtout pas ouvrir car parce que hein, j'étais juste un simple petit ambulancier.<br />
Mais à part ça, j'aime bien les toubib, avec leurs grandes phrases, leurs mots savants, leur regard de trèèèèèès haut perché. J'aime bien les toubibs qui n'osent pas dire les choses en face. Je ne parles pas de dire à moi qu'il y a des métastases aux poumons de mon père, ça je le sais déjà. Mais au moins le dire à la personne concernée, qui est dans le service depuis 10 jours déjà. Certes oui, c'est pas un service d'oncologie mais de gastroentérologie, mais quand même voilà quoi...surtout après avoir dit au patient concerné que le moral, c'est déjà 99% de la guérison.<br />
Alors si c'est 99% de la guérison, pourquoi tu ferme ta gueule ? Pourquoi tu lui dis pas en le regardant droit dans les yeux que son cancer de l'oesophage a un petit copain de jeu ? Pourquoi tu lui dis pas ?<br />
Et moi je croyais que tu lui avais dis... Ah ben je comprend mieux maintenant...<br />
Je comprend mieux pourquoi pendant 10 jours on a eu du mal à se trouver avec mon père. Je comprend mieux. C'est peut être pas lié à 100%, mais quand même.<br />
Au final, ça change pas grand chose. En 10 jours, il ne s'est pas passé grand chose sur le plan médical (du moins de visible), si ce n'est la prise de poids d'un petit kilo.<br />
Ah mais si, il y a quelque chose qui a changé en 10 jours. Maintenant il sait. Il sait où il en est, ce qu'il a réellement. Et en plus, il sait que je sais. Il sait que la famille sait. Et ça, ça change tout. Mais ça, gentil toubib, tu t'en fous royalement occupé que tu es à (ne pas) faire tes cartons pour le transfert de ton service.<br />
<br />
J'adore les toubibs, surtout quand je dois annoncer ce genre de nouvelle à mon père à leur place.<br />
<br />
Pas de regard fuyant, pas de faux semblant, juste la vérité vraie.<br />
- Papa, je mets les pieds dans le plat. Tu sais où t'en es de la maladie ?<br />
- ben oui, j'ai des cellules cancéreuses dans le haut de l'oesophage...<br />
- Oui, mais ça a bougé aussi dans les poumons. Tu as des métastases dans les poumons.<br />
- ... et la prostate, elle va bien elle ?<br />
<br />
Oui, il a pris la nouvelle avec humour, avec son regard décalé, devant nous. Oui, maintenant les choses vont peut être changer.<br />
Il a regardé "l'album" photo que j'ai apporté, celui avec des photos de son enfance et avec des photos de la mienne. Des moments de joie...et j'ai dis merci pour ces moments. Pas sûr qu'il ait entendu mon merci. Pas grave, je lui redirai demain.<br />
Maintenant, avec son petit pc portable qu'on vient de lui offrir, il va peut être se mettre à écrire.<br />
Devoir de mémoire, de transmission. C'est tout à fait son style. Ecrire et transmettre.<br />
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Je suis conscient que beaucoup de médecins font un excellent job, qu'ils sont humains, compétents, motivés. A ceux là, je leur dis merci. Aux autres, je ne leur dis (plus) rien.Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-3466348241826146262.post-24648332778009723532012-05-09T02:19:00.000-07:002012-05-09T02:19:44.545-07:00Au wagon restaurantIci, point d'épreuve à la Top Chef. Je ne suis pas à bord de l'emblématique Orient Express, je n'ai pas deux minutes chrono pour faire mes courses et embarquer mes ingrédients depuis le quai, je n'ai pas de truc et astuce transmis de la bouche du chef cuisto du train pour éviter de foutre de l'eau bouillante partout.<br />
Non, ça serait trop facile. Ici, c'est une toute autre cuisine qu'on me sert. Je la connais, j'y ai déjà goûté il y a bientôt 13 ans. Elle se compose d'un soupçon de langue de bois, d'un zeste de demie-vérité, d'une pincée de contre vérité, d'un saupoudrage de doux espoir, sans oublier la livrée de l'oubli.<br />
Bon, je crois que je vais y mettre mon ingrédient magique, à savoir la bonne humeur déstabilisante associée à la déconnade bousculante et détonnante.<br />
Ca devrait être explosif, corrosif, dérangeant...et jouissif. Enjoy !Le tepee blanchttp://www.blogger.com/profile/06808514212423883029noreply@blogger.com0